» Dans cet acte de partage, nous trouvons l’inspiration pour notre propre croissance et celle de nos communautés. »
– Edith Dumont, lieutenante-gouverneure de l’Ontario
ENSEMBLE réunit une sélection de peintures des XXe et XXIe siècles issues de la Collection d’œuvres d’art du gouvernement de l’Ontario. Cette exposition met en valeur la richesse de ce patrimoine public à travers une mosaïque de thèmes, de techniques et de regards. On y découvre des artistes aux parcours variés — notamment autochtones et francophones — illustrant la pluralité des voix artistiques en Ontario.
Exposées au rez-de-chaussée et dans le bureau de la lieutenante-gouverneure, les œuvres s’intègrent à un lieu vivant, accueillant visites officielles et événements rassemblant des invités de toute la province et du monde entier. Le titre ENSEMBLE évoque cette rencontre entre œuvres, personnes et idées autour du langage universel de l’art.
L’exposition invite chacune et chacun à porter un regard personnel sur les œuvres, à partager ses impressions et à prolonger la réflexion au-delà de la visite. Pour l’honorable Edith Dumont, lieutenante-gouverneure de l’Ontario, « L’art nous rassemble là où les mots parfois échappent — il nous unit dans nos différences et éclaire la richesse de notre humanité partagée. »
Conçue en écho aux intérêts et à la sensibilité de Mme Dumont, ENSEMBLE met en lumière des thèmes qui lui sont chers : la relation à la nature, la vie urbaine, le vivre-ensemble, la beauté des identités entrelacées ; et, comme en témoigne l’œuvre The Painted Flag de Charles Pachter, l’identité canadienne.
Créée en 1853, la Collection d’œuvres d’art du gouvernement de l’Ontario est la plus ancienne collection publique d’œuvres d’art au pays. Elle regroupe plus de 2 800 œuvres originales, principalement réalisées par des artistes de la province. Grâce à un programme de prêt, ces œuvres sont exposées dans divers lieux prestigieux, notamment les bureaux et édifices gouvernementaux ouverts au public.

Don River at Night n° 2, 2006
Acrylique fluide sur papier, puis sur toile
61 x 60,5 cm
Don de l’artiste en 2007
Offrant une vue sereine de la rivière Don, cette œuvre évoque la force tranquille du paysage à travers une palette minimaliste en noir et blanc.
À propos de l’artiste : Née en Chine, Rita Choy-Ng a suivi un parcours universitaire riche et éclectique, passant des sciences économiques à l’Université Lingnan de Canton, en Chine, aux beaux-arts à l’Ontario College of Art, le tout ponctué de nombreux voyages à travers le monde.

Opening Night, Parry Sound, 2004
Charbon de bois sur papier fait à la main
55,6 x 76,2 cm
Don de l’artiste en 2007
Traversé de constellations, de comètes et d’aurores boréales, ce paysage onirique célèbre le Festival of Sound, rendez-vous annuel de musique de chambre à Parry Sound.
À propos de l’artiste : Peintre et graveur, Alan Stein privilégie les techniques du pastel sur papier et de l’huile sur toile de lin. En 1998, il fonde la Church Street Press, où il imprime à la main, sur une presse traditionnelle, des livres à tirage limité rehaussés de ses propres illustrations — gravées sur bois de bout ou lithographiées sur pierre — qui font de chaque ouvrage un objet d’art.
Son œuvre puise principalement son souffle dans les étés passés sur les rives de la baie Georgienne, dans les paysages de Terre-Neuve où il réside, ou encore dans les horizons découverts au fil de ses voyages. Il en résulte des paysages imaginaires, souvent nocturnes, où s’entrelacent constellations, comètes et aurores boréales.

Sierra Magic, 1978
Huile sur toile
121,9 x 182,9 cm
Don de la famille de l’artiste en 2006
Alliant un tracé calligraphique affirmé à une palette sensible et instinctive, cette artiste évoque des paysages sauvages et isolés d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud.
À propos de l’artiste : Audrey Garwood, peintre et graveuse chevronnée née à Toronto, a consacré une grande partie de sa vie à voyager, souvent dans des régions sauvages et reculées d’Amérique du Nord et du Sud, à la recherche de sujets d’inspiration. Dans les années 1950, elle étudie à l’Ontario College of Art, à l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam et à La Grande Chaumière à Paris. Elle devient la plus jeune participante — et la première femme — à recevoir le prix J. W. L. Forster de l’Ontario Society of Artists.
Son style calligraphique, à la fois direct et audacieux, conjugué à une utilisation habile et subjective de la couleur, a valu à son œuvre une place dans de nombreuses collections publiques et privées, dont celles de la Art Gallery of Hamilton, de la Winnipeg Art Gallery et de la Robert McLaughlin Gallery à Oshawa.

Tree Spirits Leaving Before the Fire, 2024
Style giclée sur papier d’archives fin
54 x 81,3 cm
Acheté à l’artiste en 2024
S’inspirant de la tradition métisse du perlage aux motifs floraux, l’artiste peint en pointillé. De ses sujets émergent des métaphores de l’existence humaine, par lesquelles elle transmet une variété de messages : préoccupations environnementales, biodiversité, spiritualité et sensibilisation à la culture métisse.
À propos de l’artiste : Christi Belcourt (apihtâwikosisâniskwêw / mânitow sâkahikanihk) est une artiste visuelle, conceptrice, organisatrice communautaire, écologiste, défenseure de la justice sociale, et une fervente adepte de l’apprentissage des langues ainsi que des thématiques artistiques liées à la Terre. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et permanentes à travers l’Amérique du Nord.
Dans la lignée de générations d’artistes autochtones, elle célèbre la beauté du monde naturel tout en explorant ses dimensions symboliques. S’inspirant de la tradition métisse du perlage floral, elle peint en pointillé. De ses sujets émergent des métaphores de l’existence humaine, à travers lesquelles elle transmet divers messages portant notamment sur les enjeux environnementaux, la biodiversité, la spiritualité et la sensibilisation à la culture métisse.

Fry, c. 2003
Huile sur panneau de bois
112,9 x 123 cm
Acheté en 2003
L’œuvre de l’artiste puise sa force dans des images inspirées du monde naturel. La dynamique des motifs et des mouvements qui en émanent repose, selon elle, sur « un entrecroisement rythmique de muscles et de tendons ».
Cette œuvre a été sélectionnée dans le cadre de l’exposition-concours A Celebration of Ontario Artists, présentée à l’occasion du 100e anniversaire des Archives publiques de l’Ontario.
À propos de l’artiste : David Griffin est né à Kingston, en Jamaïque, a grandi à Montréal, puis a vécu et travaillé à New York. Inspiré par l’effervescence de cette métropole cosmopolite, il devient peintre et obtient une maîtrise en beaux-arts à l’Institut Pratt. Il vit et travaille actuellement à Toronto.
Son œuvre puise son énergie dans des images issues du monde naturel. La dynamique des motifs et des mouvements qui en découlent repose, selon l’artiste, sur « un entrecroisement rythmique de muscles et de tendons ».
Les œuvres de David Griffin ont fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives, et figurent dans des collections privées aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Afrique.

High Park Pond, 2009
Acrylique sur toile
76,2 x 101,6 cm
Don de l’artiste en 2011
L’Étang est un charmant plan d’eau niché au cœur de High Park, où l’on peut louer une barque et goûter à un air de vacances sans quitter la ville. L’eau y est même assez limpide pour qu’on s’y risque à pêcher. L’artiste, qui vivait tout près, aimait s’y promener à pied ou à vélo presque chaque jour, dès que la météo le permettait.
À propos de l’artiste : Née en Pologne, Eva Lewarne vit à Toronto depuis de nombreuses années. Elle détient un baccalauréat ès arts avec spécialisation en anglais et en psychologie de l’Université de Toronto, ainsi qu’un diplôme de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario. Elle a reçu une médaille du Grand Prix lors d’un festival de peinture tenu à Avignon, en France, et ses œuvres ont été exposées au Grand Palais et à la Sorbonne à Paris, à la Jadite Gallery à New York, ainsi qu’à l’ACA Gallery, à l’Art Square Gallery et à la Bezpala Brown Gallery à Toronto.

The Travellers, 2011
Acrylique sur toile
122 x 91,4 cm
Don de l’artiste en 2011
« Évoquant l’équilibre entre nature et vie urbaine, l’œuvre dépeint deux voyageurs épris de liberté, qui se sentent chez eux partout où les mènent leurs pérégrinations. Leur attrait pour le voyage et le nomadisme trouve en partie son origine dans leur statut d’étranger. »
– Eva Lewarne
À propos de l’artiste : Née en Pologne, Eva Lewarne vit à Toronto depuis de nombreuses années. Elle détient un baccalauréat ès arts avec spécialisation en anglais et en psychologie de l’Université de Toronto, ainsi qu’un diplôme de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario. Elle a reçu une médaille du Grand Prix lors d’un festival de peinture tenu à Avignon, en France, et ses œuvres ont été exposées au Grand Palais et à la Sorbonne à Paris, à la Jadite Gallery à New York, ainsi qu’à l’ACA Gallery, à l’Art Square Gallery et à la Bezpala Brown Gallery à Toronto.

Untitled (Apparition Series), 2012
Techniques mixtes sur panneau
60,9 x 91,4 cm
Acheté en 2014
Cette œuvre propose une célébration de l’admiration du peintre pour le « registre imprévisible et inépuisable de la vie ». L’artiste délaisse la monotonie du rendu conventionnel de figures au profit de surfaces texturées et de contours irréguliers.
À propos de l’artiste : Né à Toronto en 1955, Pietro Adamo a mené une carrière artistique marquée par une exploration constante et un perfectionnement soutenu. Après avoir obtenu un diplôme en beaux-arts et en histoire de l’art à l’Université de Toronto et au Sheridan College d’Oakville (Ontario), il devient professeur d’art à la Chaminade College School de Toronto, où il fonde un ambitieux département des arts visuels. En l’espace de deux décennies, il s’impose comme un pédagogue accompli, tout en réalisant plusieurs commandes publiques et privées. À partir de 1997, il se consacre entièrement à sa pratique artistique.
Ses peintures offrent une célébration abstraite de son admiration pour le « registre imprévisible et inépuisable de la vie ». Ses voyages nourrissent également son travail, en particulier ses séjours en Italie, sur la terre de ses ancêtres, où il explore aussi bien l’art monumental et l’architecture que les subtils détails du paysage rural.

Little Girl Dancing 2, 2014
Charbon sur papier
72 x 52 cm
Acheté à l’artiste en 2015
Née de parents guyanais, l’artiste explore l’identité, la représentation et le mouvement à travers le geste, en donnant forme à des portraits réimaginés et à des paysages métaphoriques. Son travail reflète les trajectoires migratoires du peuple caribéen et met en lumière une identité diasporique qui embrasse une pluralité de géographies et de temporalités.
À propos de l’artiste : Établie à Toronto, Sandra Brewster pratique le dessin, la peinture et les techniques mixtes. Son travail explore les notions d’identité et de représentation, ainsi que le mouvement, à travers la représentation du geste comme moyen de redéfinir le portrait. Elle utilise certains paysages précis comme métaphores et manipule d’anciennes photographies pour en recentrer les sujets. Née de parents guyanais, elle fait référence, dans son œuvre Life Series, à la migration des Caribéens de cette région, suggérant une construction identitaire fondée sur la multiplicité des géographies et des temporalités, et sur un sentiment d’appartenance propre à la diaspora.
Ses œuvres ont récemment été exposées au Musée d’art de Rouyn-Noranda (2023), au Musée d’art contemporain de Chicago (2022-2023), à la Power Plant Contemporary Art Gallery à Toronto (2022), aux Rencontres d’Arles (2022), à la Hartnett Gallery à Rochester (2022), au Musée des beaux-arts de l’Ontario à Toronto (2018-2022), ainsi qu’à l’Or Gallery à Vancouver (2019). Sa sculpture publique A Place to Put Your Things est présentée au Harbourfront Centre de Toronto.

Ski Lesson avec Chevron, 2014
Techniques mixtes sur panneau
45,7 x 91,4 cm
Acheté en 2015
Cette œuvre s’articule autour du concept de la mémoire. À partir de photographies et de peintures d’époque, l’artiste interroge les correspondances possibles entre souvenirs personnels et collectifs, à travers leur ancrage dans des paysages, des portraits et des instants qui semblent familiers, bien que situés hors du temps.
À propos de l’artiste : Sarah Martin pratique l’art depuis plus de vingt ans et expose ses œuvres tant au Canada qu’à l’étranger. Ses créations ont été présentées à plusieurs reprises dans des émissions de HGTV, sélectionnées à deux occasions pour décorer la maison modèle Princess Margaret conçue par Brian Gluckstein, et mises en lumière dans les publications House and Home et Style at Home. Ses œuvres font partie de nombreuses collections en Amérique du Nord, notamment celles du comté de Simcoe, du Sunshine Banff Resort, de l’hôtel Hythe à Vail (Colorado) et de l’hôtel Melrose à Washington (D.C.).
![Reaching [Hockley Valley, Ontario], 2017, par Peter Dušek](https://www.lgontario.ca/custom/uploads/2025/05/ac101422.jpg)
Reaching [Hockley Valley, Ontario], 2017
Édition 4/10 – Photographie imprimée avec pigment d’archives
65,4 x 65,4 cm
Don de l’artiste en 2020
Les jeunes branches de l’arbre principal s’élancent verticalement, droites vers le ciel. Dans un monde en déséquilibre, elles rappellent l’importance de poursuivre ses idéaux, ses objectifs, ou simplement l’excellence.
Déclaration de l’artiste : Cette œuvre représente un arbre à l’allure robuste, dressé sur une colline enneigée. Ni l’arbre ni la ligne d’horizon ne sont parfaitement droits. Après quelques instants d’observation, l’œil perçoit une lisière forestière discrète, à peine visible à l’arrière-plan. Les jeunes branches de l’arbre principal poussent verticalement, s’élançant droit vers le ciel. Dans un monde en déséquilibre, cette verticalité évoque l’importance de poursuivre ses idéaux, ses objectifs, ou simplement l’excellence. La moitié inférieure de la composition, recouverte de neige, est entièrement dépourvue d’encre, à l’exception du tronc qui descend vers le bas — laissant le papier nu — comme si l’arbre avait été projeté sur une toile vierge.
Peter Dušek est un photographe canadien dont les œuvres cherchent à distiller le monde jusqu’à son essence la plus pure. Accordant une attention particulière à l’équilibre et à l’espace négatif, il poursuit une recherche constante du point d’harmonie entre le « trop » et le « trop peu ». Sa conception du minimalisme repose sur un principe clair : « aussi peu que possible, autant que nécessaire ». Ce parti pris confère à ses paysages une qualité abstraite, empreinte de poésie. Son style s’inscrit dans l’esthétique japonaise du shibumi, ou « élégance tranquille », où la simplicité devient le lieu d’une sérénité profonde — et parfois, d’un bonheur discret que l’on peine à saisir.

Wind Through Pines 2, 2006
Aquarelle sur papier
76,2 x 55,8 cm
Don de l’artiste en 2012
Par sa palette restreinte, son tracé élémentaire et son motif aléatoire, cette aquarelle évoque les phénomènes éphémères qui ponctuent notre quotidien.
À propos de l’artiste : Warren Hoyano vit à Brampton, en Ontario, depuis plus de vingt ans. Aquarelliste passionné, il se consacre presque exclusivement à cette technique. Au fil de sa carrière, il a remporté de nombreux prix et participé à un grand nombre d’expositions, tant individuelles que collectives.
![Untitled [Metropolis Reassembled], 2000, par Germinio Pio Politi](https://www.lgontario.ca/custom/uploads/2025/05/ac100425.jpg)
Untitled [Metropolis Reassembled], 2000
Techniques mixtes, fresque sur panneau
19,5 x 51 cm
Don de l’artiste en 2007
Réalisée en gesso sur panneau de bois et déclinée dans une palette monochrome de gris bleuté, cette œuvre interroge la ville non comme un lieu défini, mais comme un artefact conceptuel de la modernité. Sa composition, à la fois rigoureuse et vacillante, ordonnée et floue, traduit la tension entre la structure planifiée et le désordre inhérent à l’expérience urbaine vécue.
Ici, l’architecture devient le vecteur d’un langage codé : un vocabulaire formel à travers lequel l’artiste explore la fragmentation, la répétition, et les limites de la représentation à saisir toute la complexité de la vie collective. Ce qui peut d’abord paraître minimal révèle une richesse de contradictions — un essai visuel sur la dissonance entre la ville idéale et son image recomposée.
À propos de l’artiste : Né à Brindisi, en Italie, en 1953, Germinio Pio Politi s’est établi au Canada en 1980. Il a étudié à l’Institut Lisippo de Tarente, en Italie, où il a obtenu un diplôme d’études artistiques en 1971. Membre de l’Ontario Society of Artists depuis 2006, il a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à la Kipling Gallery à Woodbridge, à la Joseph D. Carrier Art Gallery et au Studio 119 à Toronto, à la Glenhyrst Gallery of Brant à Brantford (Ontario) et à la New York Art Expo.

North Channel Spring, 2010
Acrylique sur toile
45,7 x 45,7 cm
Don de l’artiste en 2020
Inspirée par les paysages accidentés du nord de la baie Georgienne, cette œuvre prend sa source dans un voyage effectué dans la région d’Elliot Lake, en Ontario, alors que le printemps tirait à sa fin. Dans cette composition aux accents abstraits, les premières pousses de la saison se mêlent aux derniers flocons de l’hiver, capturant l’essence de ce territoire à un moment charnière de l’année.
À propos de l’artiste : Profondément marquée par son enfance en Ontario rural, Carol Westcott est une peintre paysagiste contemporaine qui travaille l’acrylique et les techniques mixtes pour représenter des environnements naturels ou construits.
« Avoir grandi en Ontario rural m’a permis d’apprécier très tôt la terre et ses caprices. Dès mon plus jeune âge, les paysages qui m’entouraient m’ont inspirée — ce sont ceux que je continue de représenter dans mes œuvres aujourd’hui, » a déclaré Westcott.

Bare to Centre-Bare, 2010
Acrylique sur toile
40,6 x 81,2 cm
Acheté en 2014
« Inspirée par les conditions routières hivernales de l’Ontario rural, cette œuvre évoque une scène familière : une fine couche de neige recouvrant un paysage accidenté, une chaussée partiellement givrée, et ce voile changeant qui caractérise une saison que l’on aime tant raconter — ou parfois même décrier. L’hiver y est représenté comme une période à la fois austère et splendide, dans une vision légèrement abstraite du paysage ontarien. »
– Carol Westcott
À propos de l’artiste : Profondément marquée par son enfance en Ontario rural, Carol Westcott est une peintre paysagiste contemporaine qui travaille l’acrylique et les techniques mixtes pour représenter des environnements naturels ou construits.
« Avoir grandi en Ontario rural m’a permis d’apprécier très tôt la terre et ses caprices. Dès mon plus jeune âge, les paysages qui m’entouraient m’ont inspirée — ce sont ceux que je continue de représenter dans mes œuvres aujourd’hui, » a déclaré Westcott.

Approach of Winter, 2020
Impression pigmentaire sur papier de chiffon Hahnemühle, pastels et aquarelle
41,15 x 96,52 cm
Don de la succession de l’artiste en 2024
Cette œuvre demeure le souvenir vivant d’une journée particulière. L’artiste était présidente de l’Ontario Society of Artists.
À propos de l’artiste : Diana Harding Tucker était musicienne, photographe primée et artiste spécialisée en techniques mixtes. Partagée entre Montréal et la ferme familiale de Knowlton, sa vie a nourri un profond attachement à la nature, que l’on retrouve dans son travail, où des textures réalistes se mêlent souvent à des formes et couleurs d’inspiration mystique. Ses œuvres font partie de collections tant canadiennes qu’internationales, notamment celles des Archives publiques de l’Ontario. Elle a été présidente de l’Ontario Society of Artists, directrice du South Simcoe Arts Council et membre de la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN).

Bruce Trail Rocks, 2013
Huile sur toile
101,6 x 101,6 cm
Acheté en 2014
Marqué par ses voyages au Canada et en Europe, le style très énergique et linéaire de l’artiste confère à son œuvre une vision à la fois personnelle et dynamique. Son approche distinctive se manifeste dans l’usage expressif de l’encre, des lavis à l’huile et de touches épaisses de couleur.
À propos de l’artiste : Shannon Craig Morphew est née à St. John’s, à Terre-Neuve, en 1977. C’est là qu’elle découvre pour la première fois la beauté brute des paysages canadiens, qui marquera profondément son imaginaire. Influencée par son père, le peintre Philip Craig, elle développe très tôt une passion pour l’art, qui la mène au Sheridan College, puis à l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario, où elle obtient un baccalauréat en beaux-arts en 2001.
Paysages, figures et natures mortes sont interprétés dans le style très énergique et linéaire qui fait la renommée de l’artiste. Ses nombreux voyages, au Canada comme à l’étranger, ont nourri son regard et façonné une vision personnelle et dynamique de son art. L’utilisation expressive de l’encre, des lavis à l’huile et de touches épaisses de couleur caractérise sa démarche picturale. Elle vit actuellement à Ottawa et présente régulièrement des expositions individuelles dans des galeries à travers le Canada.

I Envy Their Freedom, 2024
Style giclée sur papier d’archives fin
50,8 x 50,8 cm
Acheté à l’artiste en 2024
S’inspirant de la tradition métisse du perlage aux motifs floraux, l’artiste peint en pointillé. De ses sujets émergent des métaphores de l’existence humaine, porteuses de messages variés : préoccupations environnementales, biodiversité, spiritualité et sensibilisation à la culture métisse.
À propos de l’artiste : Christi Belcourt (apihtâwikosisâniskwêw / mânitow sâkahikanihk) est une artiste visuelle, conceptrice, organisatrice communautaire, écologiste, défenseure de la justice sociale, et une fervente adepte de l’apprentissage des langues ainsi que des thématiques artistiques liées à la Terre. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et permanentes à travers l’Amérique du Nord.
Dans la lignée de générations d’artistes autochtones, elle célèbre la beauté du monde naturel tout en explorant ses dimensions symboliques. S’inspirant de la tradition métisse du perlage floral, elle peint en pointillé. De ses sujets émergent des métaphores de l’existence humaine, à travers lesquelles elle transmet divers messages portant notamment sur les enjeux environnementaux, la biodiversité, la spiritualité et la sensibilisation à la culture métisse.

Lake Storm No. 5, 2017
Acrylique et polymères sur toile
35,6 x 40,6 cm
Don de l’artiste en 2020
Le lac Ontario et ses tempêtes ont inspiré de nombreuses œuvres de l’artiste, dont Lake Storm No. 5.
À propos de l’artiste : Les peintures de Janet Hendershot ont été exposées à travers le Canada, ainsi qu’au Mexique, en Colombie, à Londres (Angleterre) et à Paris (France). Ses œuvres ont représenté le Canada dans une exposition collective organisée à l’occasion des Jeux olympiques de 1976. Elles figurent dans des collections privées de collectionneurs et d’entreprises de renom, ainsi que dans des collections publiques telles que la Banque d’art, la Robert McLaughlin Gallery, la Gallery Stratford, les collections de l’Université de Toronto, le McGibbon Centre, le Baycrest Centre et les Archives publiques de l’Ontario.
Janet Hendershot a été présidente de l’Ontario Society of Artists et a reçu, en 2013, le prix du président de l’OSA pour son engagement et la qualité de sa pratique artistique. Elle continue de jouer un rôle actif au sein de la communauté artistique, notamment comme membre du conseil d’administration de la John B. Aird Gallery, à Toronto, et de l’Ontario Society of Artists. En 2017, elle a reçu le prix Eleanor Besen, soulignant à la fois sa carrière d’artiste professionnelle et ses contributions à la vie artistique.

Going for the Win, 2014
Techniques mixtes sur panneau
30,5 x 30,5 cm
Acheté en 2015
Cette œuvre s’intéresse au concept de la mémoire. En s’appuyant sur des photographies et des peintures d’époque, l’artiste examine les correspondances possibles entre souvenirs individuels et collectifs, à travers leur association à des paysages, des portraits et des scènes visuellement familières.
À propos de l’artiste : Sarah Martin pratique l’art depuis plus de vingt ans et expose ses œuvres tant au Canada qu’à l’étranger. Ses créations ont été présentées à plusieurs reprises dans des émissions de HGTV, sélectionnées à deux occasions pour décorer la maison modèle Princess Margaret conçue par Brian Gluckstein, et mises en lumière dans les publications House and Home et Style at Home. Ses œuvres font partie de nombreuses collections en Amérique du Nord, notamment celles du comté de Simcoe, du Sunshine Banff Resort, de l’hôtel Hythe à Vail (Colorado) et de l’hôtel Melrose à Washington (D.C.).

Two for the Black Diamond, 2014
Techniques mixtes sur panneau
30,5 x 30,5 cm
Cette œuvre s’intéresse au concept de la mémoire. En s’appuyant sur des photographies et des peintures d’époque, l’artiste examine les correspondances possibles entre souvenirs individuels et collectifs, à travers leur association à des paysages, des portraits et des scènes visuellement familières.
À propos de l’artiste : Sarah Martin pratique l’art depuis plus de vingt ans et expose ses œuvres tant au Canada qu’à l’étranger. Ses créations ont été présentées à plusieurs reprises dans des émissions de HGTV, sélectionnées à deux occasions pour décorer la maison modèle Princess Margaret conçue par Brian Gluckstein, et mises en lumière dans les publications House and Home et Style at Home. Ses œuvres font partie de nombreuses collections en Amérique du Nord, notamment celles du comté de Simcoe, du Sunshine Banff Resort, de l’hôtel Hythe à Vail (Colorado) et de l’hôtel Melrose à Washington (D.C.).

9 Bats, 2019
Photographie : impression jet d’encre montée sur Dibond
81,3 x 121,9 cm
Acheté à l’artiste en 2024
Réalisée sur le terrain de baseball de l’enfance de l’artiste, au parc Scarborough Village, cette photographie saisit des instants de stratégie, de maîtrise et de créativité. Par le recours à la » ficto-historicisation « , l’artiste cherche à assurer la représentation des communautés noires, leur permettant de se projeter pleinement dans le monde.
Artist Statement: Jalani Morgan décrit le baseball comme son premier amour, et 9 Bats comme sa lettre d’amour. Cette œuvre constitue la première manche d’un projet en neuf parties. Les réalisations antérieures de Jalani Morgan, notamment sa contribution au Temple de la renommée du baseball noir canadien, ne se contentent pas de rappeler les grandes figures des années 1930 et 1940 : elles s’efforcent de faire résonner une histoire largement absente du récit collectif. En documentant cette mémoire et en comblant ses silences par la ficto-historicisation, l’artiste cherche à offrir représentation et substance aux communautés noires, afin qu’elles puissent mieux se projeter dans le monde avec confiance et légitimité. Pour 9 Bats, Morgan collabore avec son neveu Cordell, âgé de cinq ans, qui incarne le personnage de Devon C. Jones, jeune joueur de baseball prometteur.
L’installation à grande échelle, composée de photographies, prend place au parc Scarborough Village — le terrain d’enfance de l’artiste — avec en toile de fond la ligne d’horizon de la banlieue et ses immeubles d’habitation. Ce décor ancre l’œuvre dans un temps et un lieu bien précis, tout en évoquant les multiples histoires du quartier. Dans cette narration visuelle, Devon reçoit un bâton de baseball aux propriétés magiques. Représentant à la fois le passé, le présent et l’avenir, il domine le terrain grâce à son talent inné et à ce bâton chargé de promesses. À travers son objectif, Jalani Morgan saisit des instants de stratégie, de prouesse, de réflexion et de créativité, rendus possibles par la motricité, les sensations, et surtout la certitude d’être vu.
À la fois ludique et profondément politique, 9 Bats révèle l’acuité photographique de Morgan, qui conjugue autobiographie et fiction pour imaginer un monde dans lequel les enfants comme Devon — ou Cordell — sont au cœur de l’action et non en marge.

The Life Cycle of the Moose
Acrylique sur toile
121 x 56,75 cm
Acheté en 2024
Membre du Clan de la Tortue de la Première Nation de Couchiching, située sur le territoire visé par le traité no 3, l’artiste transmet les légendes de son peuple en réinterprétant d’anciens pictogrammes et pétroglyphes. Formé au symbolisme du style Woodland par Isadore Wadow, Thomas Sinclair est un gardien du savoir traditionnel, qui perpétue l’héritage culturel de sa communauté à travers son art.
À propos de l’artiste : Thomas Sinclair (Miiskwaabiik Maadjikawis) appartient au Clan de la Tortue et est membre de la Première Nation de Couchiching, située sur le territoire visé par le traité no 3, dans le nord-ouest de l’Ontario. Gardien du savoir traditionnel, il transmet les légendes de son peuple en réinterprétant d’anciens pictogrammes et pétroglyphes disséminés dans la nature sauvage de l’Ontario.
Sur la scène internationale, il a participé à plusieurs foires d’art contemporain, notamment à Venise (Italie), Innsbruck (Autriche), Bruxelles (Belgique), Madrid (Espagne) et Londres (Angleterre). Il est également coorganisateur et coconcepteur du Tisiget Indigenous Art Project, une initiative qui vise à promouvoir la présence des artistes autochtones sur les grands marchés d’art au Canada.

Dark Sky Moon, 2010
Fusain et graphite sur papier
45,7 x 45,7 cm
Don de l’artiste en 2012
L’artiste puise principalement son inspiration dans les réserves de ciel étoilé de l’Ontario, où il observe, à l’aide d’un télescope, les étoiles, la lune et divers phénomènes célestes qui nourrissent ses compositions.
Déclaration de l’artiste :Mon travail explore la poésie et le pouvoir dramatique du ciel nocturne. Les étoiles naissent et meurent. Les lunes ne se séparent jamais de leurs planètes. La Terre est appelée « mère », tandis que les soleils sont qualifiés de « nains » ou de « géants ». Le ciel nocturne peut être perçu comme une toile de fond des émotions humaines, devenant ainsi une métaphore saisissante : étoiles, planètes, lunes et autres entités célestes y reflètent nos comportements.
Je puise mon inspiration principalement dans les réserves de ciel étoilé de l’Ontario, où j’observe les étoiles, la lune et divers phénomènes célestes à l’aide d’un télescope. Ces observations deviennent les sujets de mes compositions. À l’instar des astronomes, qui attribuent acronymes et numéros aux corps célestes nouvellement découverts pour mieux les identifier, j’ai développé un système de catalogage similaire pour mes dessins, incluant parfois un nom mnémonique propre à chacun.
Le ciel nocturne soulève d’innombrables questions sur la compréhension humaine et notre place dans l’univers. Par mes dessins, j’espère offrir une représentation de ces questions sans réponses.

Quietude, 2011
Acrylique, pastel, sable sur
panneau 44,2 x 190 cm
Don de l’artiste en 2012
Inspirée d’un souvenir lointain aux accents de rêve, cette œuvre » exprime un état de calme intérieur devant l’approche d’un changement, et l’impossibilité d’en anticiper pleinement les conséquences. La lumière en constitue l’élément central « .
Déclaration de l’artiste : Dans la série Quietude, mes paysages abstraits évoquent une vision onirique née d’un souvenir lointain. Ils traduisent un état de calme intérieur face à un changement imminent, teinté de l’incertitude quant à ce qu’il apportera. La lumière y joue un rôle central. J’ai volontairement choisi une palette restreinte, en explorant des effets chatoyants variés. En rendant les lignes plus abstraites, j’applique des couches successives de peinture aux transparences multiples, combinant des surfaces mates et douces à une grande variété de textures réfléchissantes, déposées sur un fond texturé. Ces œuvres semblent flotter sur le mur, leur apparence se transformant sans cesse au gré de la lumière qui les effleure.

Fruition, 2009
Acrylique et fil de fer sur toile
91,44 x 121,92 cm
Acheté à l’artiste en 2018
Par la peinture et le fil de fer en relief, l’artiste met en lumière la présence indélébile des communautés noires du Canada. Ses œuvres cartographient l’habitat et traduisent un sentiment d’être et d’appartenance, à la fois limpide et pluriel. Ici, le jeune homme incarne le mouvement et l’émotion, révélant une présence active et résolument entreprenante.
Déclaration de l’artiste : Ce travail entremêlant peinture et fil de fer en relief met en lumière la présence indélébile des communautés noires du Canada. Il cartographie l’habitat et incarne un sentiment d’être et d’appartenance à la fois simple et complexe. Ici, le jeune homme incarne le mouvement et l’émotion, révélant une présence active et entreprenante. À l’aise dans son corps, en train de jouer et de mettre en pratique la théorie, il déconstruit les représentations figées de l’identité noire tout en attirant l’attention sur sa spécificité raciale. Ces moments, exempts de contestation, transforment rythmes et ruptures en un état d’être, d’appartenance et de grâce.
À propos de l’artiste : Charmaine Lurch est une artiste interdisciplinaire primée et une chercheuse en arts. Sa contribution à la scène artistique canadienne s’est façonnée au fil d’un parcours riche, marqué par des expériences culturelles variées, des études universitaires approfondies et une formation artistique rigoureuse. Ses recherches actuelles portent sur les effets du racisme anti-noir, notamment la manière dont il engendre l’invisibilisation et l’effacement des expériences et des actions des personnes racialisées au sein de la société.
Charmaine Lurch est titulaire d’une maîtrise en études environnementales de l’Université York, diplômée du programme d’art et de design du Sheridan College, et elle a également étudié à l’Ontario College of Art & Design ainsi qu’à la School of Visual Arts de New York. Son travail a été exposé dans plusieurs galeries, espaces et événements, notamment au Musée royal de l’Ontario, lors de l’événement Scotiabank Nuit Blanche, à l’Université de la Colombie-Britannique et à la National Gallery of Jamaica. Elle a également collaboré avec Inner City Angels, un organisme caritatif en éducation artistique qui développe des approches novatrices pour sensibiliser les écoles de Toronto aux enjeux de justice sociale et d’environnement.

Demolish AP VI/VII, 1977
Sérigraphie
38,1 x 52,7 cm
Acheté à l’artiste en 1977
Né à Sandy Lake (Ontario) en 1952, Joshim Kakegamic a commencé à peindre sous la supervision de Norval Morrisseau et de Carl Ray. Après avoir découvert la sérigraphie au Fanshawe College, il fonde, en 1973, une entreprise spécialisée dans la sérigraphie de haute qualité, active jusqu’au début des années 1980, dans le but de promouvoir le contrôle artistique et l’autoreprésentation des artistes autochtones.
À propos de l’artiste : Joshim Kakegamic (1952–1993) est né à Sandy Lake, en Ontario. Il commence à peindre à la fin des années 1960, alors qu’il est encore adolescent, sous la supervision de son beau-frère ojibwé, Norval Morrisseau, et de l’artiste cri Carl Ray, tous deux actifs dans l’organisation d’ateliers dans les réserves locales. En 1969, il participe à une exposition collective à North Bay, suivie d’une série de présentations dans divers lieux du nord-ouest de l’Ontario. Il poursuit sa pratique à North Bay pendant deux ans avant de retourner à Sandy Lake.
Peu après, il suit un atelier d’un mois au Fanshawe College, à London (Ontario), où il découvre les possibilités offertes par la sérigraphie. Cette expérience le pousse à réfléchir sérieusement à la viabilité d’une carrière artistique, tant pour lui que pour d’autres artistes autochtones. En 1973, avec l’aide de ses frères Goyce et Henry, ainsi que de leur père David, il fonde une entreprise de sérigraphie connue sous le nom de Triple K Cooperative, inspirée d’un modèle mis en place par l’artiste Daphne Odjig en 1970 : Indian Prints of Canada Ltd.
Les œuvres de Joshim Kakegamic font aujourd’hui partie de collections publiques et privées, tant au Canada qu’à l’étranger, dontla Collection d’art de l’Université Simon Fraser, la Collection McMichael d’art canadien et le Musée royal de l’Ontario.

Conjurors AP II/III, 1975
Sérigraphie
76,2 x 55,9 cm
Acheté à l’artiste en 1977
Né à Sandy Lake (Ontario) en 1952, Joshim Kakegamic a commencé à peindre sous la supervision de Norval Morrisseau et de Carl Ray. Après avoir découvert la sérigraphie au Fanshawe College, il fonde, en 1973, une entreprise spécialisée dans la sérigraphie de haute qualité, active jusqu’au début des années 1980, dans le but de promouvoir le contrôle artistique et l’autoreprésentation des artistes autochtones.
À propos de l’artiste : Joshim Kakegamic (1952–1993) est né à Sandy Lake, en Ontario. Il commence à peindre à la fin des années 1960, alors qu’il est encore adolescent, sous la supervision de son beau-frère ojibwé, Norval Morrisseau, et de l’artiste cri Carl Ray, tous deux actifs dans l’organisation d’ateliers dans les réserves locales. En 1969, il participe à une exposition collective à North Bay, suivie d’une série de présentations dans divers lieux du nord-ouest de l’Ontario. Il poursuit sa pratique à North Bay pendant deux ans avant de retourner à Sandy Lake.
Peu après, il suit un atelier d’un mois au Fanshawe College, à London (Ontario), où il découvre les possibilités offertes par la sérigraphie. Cette expérience le pousse à réfléchir sérieusement à la viabilité d’une carrière artistique, tant pour lui que pour d’autres artistes autochtones. En 1973, avec l’aide de ses frères Goyce et Henry, ainsi que de leur père David, il fonde une entreprise de sérigraphie connue sous le nom de Triple K Cooperative, inspirée d’un modèle mis en place par Daphne Odjig en 1970 : Indian Prints of Canada Ltd.
Les œuvres de Joshim Kakegamic font aujourd’hui partie de collections publiques et privées, tant au Canada qu’à l’étranger, dont la Collection d’art de l’Université Simon Fraser, la Collection McMichael d’art canadien et le Musée royal de l’Ontario.

Dilo, 2021
Techniques mixtes, graffiti
137,16 x 243,84 cm
Dilo se réapproprie les noms autochtones des Grands Lacs, nous invitant à reconnaître la puissance de la dénomination à travers la tradition orale transmise par les membres de la communauté. Sa peinture murale, où des étendues de terre aux teintes pastel contrastent avec des lacs d’un bleu profond, célèbre le métissage de la langue et du territoire, tout en transcendant les racines urbaines du graffiti.
Mélange d’encre, de crayon et de peinture sur papier, cette œuvre met en lumière la maîtrise du graffiti par Mique Michelle, dont la pratique est reconnue à l’échelle internationale pour sa puissance et sa vivacité. Misant sur la force expressive du tag, Dilo fait référence aux noms autochtones des lacs que l’on désigne aujourd’hui comme les Grands Lacs. L’artiste pose une question essentielle : comment prétendre être un allié ou un protecteur de l’eau si l’on ne respecte même pas son nom d’origine? Dans cette œuvre, Mique Michelle s’éloigne des racines résolument urbaines du graffiti pour explorer l’importance de la tradition orale, ici représentée par Gary Martin, Kristin Murray, Gerry Brandon et Sophie McKeown, dans l’attribution ou la modification des toponymes. Par cette abstraction visuelle, les masses d’eau sont rendues dans un bleu profond qui contraste fortement avec une terre traitée dans une palette pastel de roses, jaunes, verts et orangés. Pour l’artiste, cette murale incarne « le chevauchement et le métissage de la terre et de la langue », rendant hommage aux noms et aux savoirs qui existaient bien avant l’implantation des milieux urbains et des structures ayant donné naissance au graffiti.
Cette déclaration a été rédigée par le conservateur Mark V. Campbell dans le cadre de l’exposition Quand même, tsé : la résilience esthétique de l’art visuel hip-hop, présentée en 2022 par le Conseil des arts du Canada.
À propos de l’artiste : Mique Michelle est une artiste franco-ontarienne originaire de Nipissing Ouest. Elle utilise le graffiti pour sensibiliser les gens à l’oppression vécue par les minorités visibles et invisibles. Convaincue que les arts muraux, à l’instar des autres éléments de la culture hip-hop, peuvent contribuer à combattre la discrimination, elle intègre à sa pratique un profond ancrage territorial. Son attachement au Nord et ses racines nordiques transparaissent dans le choix de ses sujets et de ses palettes chromatiques.

Frontier #44 Ground Break, 1989
Acrylique sur papier sur carton
101,6 x 132 cm
Don de l’artiste en 2012
L’artiste saisit l’essence des régions éloignées du Canada à travers le motif d’une cabane solitaire, symbole de la présence humaine au cœur de la nature sauvage. Cette structure géométrique, ancrée dans un paysage bucolique, incarne à la fois l’esprit du territoire nordique et la réflexion de l’artiste sur l’identité canadienne.
Déclaration de l’artiste : En 1989, j’ai entrepris un long voyage en train jusqu’à Moosonee, à l’extrémité sud de la baie James. J’avais toujours nourri le désir de découvrir les régions les plus septentrionales de l’Ontario, et ce périple a non seulement comblé ma curiosité, mais il m’a également submergé d’images. L’une d’elles, en particulier, m’est restée : celle d’une cabane solitaire, symbole de la présence humaine au cœur de la nature sauvage, et de l’incarnation de l’esprit des régions éloignées qui habite tant d’Ontariens. Ce motif de la cabane isolée allait devenir la forme visuelle la plus récurrente de mon répertoire artistique. Structure géométrique et stable, elle s’est imposée comme une représentation totémique de ce que j’éprouve profondément en tant que Canadien. Dans Frontier #44, Ground Break, cette cabane inébranlable s’élève dans un cadre bucolique et paisible, entourée de cultures et d’arbres baignés par la lumière éphémère de l’été.

The Painted Flag
Acrylique sur toile
80 x 80 cm
Don de l’artiste
« En 1980, j’ai commencé à peindre notre drapeau à la feuille d’érable, flottant au gré du vent et baigné de lumière. Ce fut le début d’un attachement passionné à une image familière — un attachement qui perdure depuis des décennies. Variations sur un thème serait une juste manière de décrire l’émotion visuelle que je ressens encore en peignant ce merveilleux emblème. »
– Charles Pachter
À propos de l’artiste : Charles Pachter est un artiste canadien polyvalent et très estimé, dont l’œuvre colorée mêle humour, irrévérence et symbolisme profondément ancré dans l’imaginaire collectif. Peintre, graveur, sculpteur, designer et auteur, il est diplômé de l’Université de Toronto et de la Sorbonne (Paris). Officier de l’Ordre du Canada et chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de France, il a reçu à deux reprises la Médaille du jubilé de la Reine. Il est également titulaire de doctorats honorifiques décernés par l’Ontario College of Art & Design, l’Université de Toronto et l’Université Brock. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées à travers le monde.
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