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La démocratie

Introduction

En avril 2019, Son Honneur Mme Dowdeswell a inauguré une exposition d’art intitulée En parlant de démocratie dans les appartements de la lieutenante-gouverneure, à Queen’s Park et en ligne. L’exposition se voulait une réponse au constat que, tant ici qu’à l’étranger, beaucoup commencent à se préoccuper de la fragilité de la démocratie et de ses diverses institutions fondamentales. 

Nos expositions sont conçues pour engager les Ontariens dans une discussion sur de telles questions importantes et actuelles. Nous nous sommes demandés, tenons-nous la démocratie pour acquise? Qu’est-ce que la démocratie? Comment a-t-elle évolué? Quelles sont les institutions qui la sous-tendent – les corps législatifs dûment élus et leurs décideurs, le système judiciaire, les médias, la société civile? Doivent-elles changer? Où y a-t-il de la place pour de l’innovation? En ces temps de changements rapides, est-il important de maintenir et de soutenir la démocratie? 

Ces questions peuvent certes sembler complexes. Elles ne peuvent toutefois pas être ignorées, négligées ni laissées sans réponse. 

En effet, une des activités démocratiques les plus élémentaires – et cruciales – est notre responsabilité collective d’aborder ces questions de manière consciencieuse et honnête. Le Bureau de la lieutenante-gouverneure offre ainsi une plate-forme pour mettre en lumière les personnes et les organismes qui se penchent sur nos enjeux les plus impératifs. Nous encourageons l’inclusion ainsi que son corollaire, soit la nécessité de faire entendre la voix de tout un chacun. 

Plus précisément, Son Honneur s’est efforcée de promouvoir le dialogue : 

Par l’art, grâce à l’exposition En parlant de démocratie.

Par des visites officielles dans 85 municipalités partout en Ontario : Au cours de ces visites, la lieutenante-gouverneure s’entretient avec les dirigeants municipaux et communautaires et elle organise des tables rondes pour entendre directement les citoyens parler de leur fierté à l’égard de leur collectivité, de leurs aspirations et des défis à relever. 

En participant à des activités ayant pour thème la démocratie, en tant qu’hôte ou invitée : étant donné son rôle constitutionnel dans la procédure démocratique, il est à la fois approprié et naturel que Son Honneur puisse à la fois soutenir et faciliter la discussion autour de ce sujet si important

(Extrait du discours de la lieutenante-gouverneure lors de l’inauguration de En parlant de démocratie, le 30 avril 2019)

Pourquoi cette initiative, et pourquoi maintenant? 

Nous vivons des temps difficiles et incertains. Nous vivons dans un monde sans frontières et interdépendant qui nous oblige à faire face à des changements géopolitiques peu connus : un monde qui nous impose des changements technologiques et environnementaux rapides et parfois perturbateurs et complexes qui testent nos zones de confort, et un monde qui aliène de plus en plus nos processus politiques et le vécu, les valeurs et les passions de nos citoyens.

Dans le monde entier et ici même, beaucoup se demandent si nous avons la résilience nécessaire pour faire face à de tels changements transformateurs. Je le sais parce que je me suis rendue dans tous les coins de cette province.

Je soupçonne que, comme moi, beaucoup d’entre vous tenez la démocratie pour acquise. Nous nous sommes appuyés sur la feuille de route de notre Constitution et notre Charte des droits et libertés, et avons pris appui sur les valeurs de la paix, de l’ordre et de la bonne gouvernance que nous partageons tous.

Nous avons fait évoluer un système d’institutions qui comprend des partis politiques et des processus électoraux, une fonction publique utile, un système judiciaire respecté, des médias libres et indépendants et une société civile informée et inclusive.

Tous ces éléments sont nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie. 

Mais il est peut-être temps de réfléchir à ce système dont nous avons hérité.

Nos démocraties semblent plus fragiles que jamais et des fissures dans nos institutions deviennent apparentes. Les piliers mêmes de notre démocratie sont parfois ignorés, parfois privés de ressources et parfois même attaqués physiquement et directement. 

La démocratie serait-elle en recul? Nous voyons des peuples préoccupés par une montée réelle ou perçue vers l’autoritarisme, le populisme et la polarisation dans leur pays. Nous voyons les « règles du jeu » se faire manipuler, influencer par des intérêts particuliers et appliquer arbitrairement. Nous nous inquiétons de l’exploitation par la technologie numérique. Nous vivons une époque de fausses nouvelles, de pseudoscience et de chambres d’écho. 

Nous sommes témoins d’une participation électorale à la baisse, de vagues de pessimisme et de cynisme. Où est la responsabilisation? Nous déplorons la perte de décence, de civilité et d’honnêteté dans notre discours public. Par conséquent, la confiance et la légitimité s’érodent.

Cette exposition arrive donc à point nommé – ou peut-être même avec un peu de retard.

Les représentants vice-royaux sont tenus par leur convention d’être non partisans, strictement apolitiques et non prescriptifs en matière de politiques. Mais nous avons également été décrits de diverses façons comme les garants d’une gouvernance responsable, d’une conscience pour ainsi dire. Nous nous écartons de la politique en représentant le cœur, l’esprit et l’âme des citoyens. De cette position privilégiée, nous avons à la fois la possibilité et l’obligation de nous exprimer.

Le thème de la démocratie m’est très personnel. En tant qu’immigrante dont la famille a choisi ce pays, en tant que personne qui a passé une grande partie de sa vie professionnelle en travaillant comme fière fonctionnaire, et en tant que témoin direct de la violence et de la haine contre les instruments de la démocratie dans le monde entier, ce sujet ne peut être que très personnel.

La démocratie, c’est bien plus que choisir un gouvernement, bien plus que voter. Plus simplement, c’est la façon dont on prend des décisions. La façon dont on se gouverne en tant que société. La façon dont on apprend à vivre ensemble sur cette planète, dans la paix et l’harmonie.

Je pose ainsi des questions, en espérant évoquer le meilleur de nous-mêmes.

Car la démocratie est un grand projet humain. Je ne doute nullement que nous y parviendrons. 

 

La démocratie, c’est à propos de nous, et selon les mots de la Charte des Nations Unies, elle est « pour nous, peuples ». Les voix et les visions de tous seront nécessaires lorsque nous nous écouterons les uns les autres, parlerons de nos idées, miserons sur l’ingéniosité humaine et cultiverons le consensus. Car notre vulnérabilité commune impose du courage et de l’audace. Nous ne pouvons nous résoudre à rester de simples observateurs complaisants face aux puissants changements qui nous entourent.

Avec humilité, j’espère que les mots sur ces murs nous feront tous réfléchir, nous interroger et agir. 
Signature of E. Dowdeswell

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