Un accord historique
Le 2 novembre 2019, sur les terres visées par le Traité no 20 et territoire traditionnel des Michi Sagiig Anishinaabeg, les communautés autochtones et les municipalités du comté de Peterborough ont signé un accord historique d’amitié. L’objectif était de permettre aux partenaires « d’améliorer et d’honorer leurs relations mutuelles historiques, politiques, économiques, sociales et culturelles ». Des dignitaires, des membres de la collectivité et des jeunes ont été invités à assister à la signature de l’Accord, par lequel les représentants de la Première Nation d’Hiawatha et de la Première Nation de Curve Lake, ainsi que ceux du canton de Selwyn et du canton d’Otonabee South-Monaghan, du comté de Peterborough et de l’organisme Peterborough and the Kawarthas Economic Development ont officialisé leur engagement à travailler ensemble pour le bien-être de toutes leurs collectivités. La cérémonie historique a été suivie d’une réception et d’une fête.
Le nom de l’Accord est Ezhi-Wiijikiwendiyang. En ojibwé, cela signifie : « la façon dont nous sommes amis ».
De bons amis
L’idée de l’Accord a germé en 2016 lors de la sélection des participants dans le cadre d’un programme national appelé Projet de développement économique de la collectivité (PDEC), dont la coordination était assurée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et le Conseil pour l’avancement des agents de développement autochtones (CAADA). Le PDEC aide les municipalités avoisinantes et les Premières Nations à nouer des partenariats destinés à favoriser un développement économique mutuellement bénéfique en vue de rendre les économies plus durables.
Après avoir été sélectionné pour participer au PDEC, chacun des partenaires a formalisé son engagement par l’adoption de résolutions par les conseils municipaux et les conseils de bande, en vertu desquelles ils s’engageaient pour trois ans, soit de 2017 à 2020. « Ce partenariat démontre clairement la façon d’être de bons amis », a déclaré Tanya Tourangeau, coordonnatrice de programme du PDEC. « Ils voulaient donner l’exemple à tous les autres. »
Une vision
La vision qui s’exprime dans l’Accord d’amitié consiste à établir « un partenariat qui manifeste que nous reconnaissons, dans le respect et la collaboration, nos traditions et la richesse de notre culture et qu’ensemble, nous partageons une collectivité progressive et durable où il est possible d’atteindre une prospérité mutuelle tout en maintenant un équilibre avec la préservation et la protection de la Terre mère et des eaux, aujourd’hui et pour les sept générations à venir ».
Les signataires estiment que l’Accord démontrera comment six partenaires peuvent travailler ensemble pour renforcer leurs collectivités. « J’espère qu’il favorisera une meilleure compréhension culturelle de tous les côtés », a déclaré la cheffe de la Première Nation d’Hiawatha, Laurie Carr. « Cet Accord nous permettra de travailler ensemble dans un esprit d’unité et de coopération et d’établir un partenariat pour s’entraider. » De son côté, Emily Whetung, cheffe de la Première Nation de Curve Lake et partenaire de l’Accord, a ajouté : « Je pense que c’est une reconnaissance de nos droits inhérents et de notre désir de travailler
ensemble. » Lors de la cérémonie, la cheffe Whetung était accompagnée de l’ancien chef de la Première Nation de Curve Lake, le réputé Keith Knott, qui estime qu’il est vital pour tous les partenaires de se concentrer sur l’avenir : « Nous devons commencer à nous tourner vers l’avenir, à voir où se trouve l’horizon et ce qui se trouve au-delà de l’horizon. »
Réflexion
La prospérité économique inclusive est souvent un objectif à atteindre, une stratégie mise en place, où les scénarios les plus optimistes signifient que personne n’est laissé pour compte. Ce que l’Accord d’amitié a de si puissant, c’est le fait que la prospérité économique inclusive n’est pas un idéal futur, mais une pratique active, qui se concrétise dans un esprit d’amitié, plutôt que selon une approche où le vainqueur rafle toute la mise.
Les changements apportés à la façon dont nous entrons en relation avec nos semblables se produisent plus rapidement que nous ne pouvons les décrire. Alors que les ordinateurs et les algorithmes promettent toujours plus de connectivité, la nature et la valeur des liens sont souvent floues.
Et pourtant, l’amitié est bien plus que de simples relations. La véritable amitié consiste à forger des liens significatifs. Des liens qui doivent résister à l’incertitude engendrée par les changements existentiels caractéristiques de notre époque. L’Accord d’amitié est une expression sans faille de l’espoir et de la foi. Il s’agit d’une collaboration ambitieuse qui exploite le potentiel des institutions locales, qui sont les plus proches des gens. C’est, pour nous tous, un exemple de la façon d’établir les liens entre les enjeux économiques, environnementaux et sociaux. Et par-dessus tout, l’Accord reconnaît le rôle que les gens peuvent jouer dans la création d’un terrain d’entente, tout en respectant les différentes traditions culturelles, et ce, pour un avenir plus durable.
Ce fut un véritable privilège d’assister à la signature de l’Accord et d’être témoin de l’amitié qui s’est construite au fil des ans.
Récits de durabilité
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