L’honorable Elizabeth Dowdeswell a été investie comme 29e lieutenante-gouverneure de l’Ontario le 23 septembre 2014. Sa carrière éclectique dans la fonction publique l’a menée à œuvrer au sein d’organismes provinciaux, fédéraux et internationaux, et a transcendé les limites des disciplines et des secteurs.
Mme Dowdeswell a commencé sa carrière professionnelle à titre d’enseignante au secondaire et de chargée de cours à l’université. Après avoir occupé les fonctions de sous-ministre de la Culture et de la Jeunesse du gouvernement de la Saskatchewan, elle a accédé à des postes d’importance croissante au sein de la fonction publique canadienne, dont celui de responsable du Service de l’environnement atmosphérique. Durant cette période, elle a dirigé un certain nombre d’enquêtes publiques et de commissions royales.
Ses expériences de négociation sur la scène internationale ont été le prélude à sa nomination, en 1992, au poste de directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement et secrétaire générale adjointe des Nations Unies au siège social situé à Nairobi, au Kenya. À son retour au Canada en 1998, elle a agi à titre d’experte-conseil en affaires internationales, puis est passée à la Société de gestion des déchets nucléaires du Canada en qualité de présidente et directrice générale fondatrice. Immédiatement avant sa nomination aux fonctions de lieutenante-gouverneure, Mme Dowdeswell occupait le poste de présidente-directrice générale du Conseil des académies canadiennes. Elle a également siégé aux conseils d’administration d’un certain nombre de sociétés et d’organismes sans but lucratif.
Mme Dowdeswell est née en Irlande du Nord et a immigré avec ses parents dans une région rurale de la Saskatchewan en 1947. Elle a obtenu un baccalauréat ès sciences en économie domestique et un certificat en pédagogie de l’Université de la Saskatchewan en 1966, et une maîtrise en sciences comportementales de la Utah State University en 1972. Officière de l’Ordre du Canada, Mme Dowdeswell détient 11 doctorats honorifiques.
- Ms. Dowdeswell arrives at Queen’s Park
- Ms. Dowdeswell greets dignitaries at Queen’s Park
- Ms. Dowdeswell views her commission of appointment
- Ms. Dowdeswell swears the oath of allegiance
Discours
La version prononcée fait foi
Madame la Première ministre, Monsieur le Juge en chef, Sénateur, membres du conseil exécutif, du parlement provincial et des Premières Nations, distingués invités, parents et amis, mes chers amis :
Au moment de commencer cette aventure extraordinaire, je désire remercier chacun d’entre vous de votre présence ici aujourd’hui, laquelle me témoigne votre appui et vos encouragements.
Je suis reconnaissante envers le gouverneur général et au premier ministre de m’avoir confié la responsabilité de servir à titre de 29e lieutenante-gouverneure de l’Ontario. Leur confiance et leur accueil chaleureux me stimuleront. C’est avec humilité, néanmoins sans hésitation, que j’accepte la charge de représenter Sa Majesté la Reine.
Le cadre constitutionnel particulier du Canada, notre démocratie souveraine, a permis à notre système de gouvernance de connaître une évolution pacifique et ordonnée. J’éprouve un grand respect et une affection sincère pour la Reine, et je reconnais la dignité de sa charge, sa force et son sens du devoir. Je fais serment de fidélité aux traditions de notre patrimoine collectif, et je promets d’agir avec impartialité dans l’exécution de mes fonctions et de protéger l’intégrité de la Couronne.
Je suis également consciente du fait que, parallèlement aux fonctions constitutionnelles de lieutenant-gouverneur, se présentent des occasions uniques de mettre en valeur les réalisations, qu’elles soient grandioses ou modestes, des citoyennes et citoyens de cette province. Nous sommes entourés d’artistes, de scientifiques, de gens d’affaires et d’éducatrices et d’éducateurs au talent exceptionnel qui les situe parmi l’élite du monde. Nous commémorons les sacrifices de nos militaires et le sens du devoir de celles et ceux qui fournissent les services essentiels dans nos collectivités. Nous reconnaissons et encourageons aussi une saine attitude envers le bénévolat, tant parmi les jeunes que chez les aînés, qui insuffle dans nos collectivités de forts sentiments d’humanité et de compassion.
La charge de lieutenant-gouverneur comprend d’assumer un rôle de plus dans notre société. Nous encourageons et appuyons des initiatives concrètes et pratiques par lesquelles les Ontariennes et les Ontariens peuvent apporter une contribution appréciable à la vie de cette province.
Je profite de l’occasion qui m’est donnée aujourd’hui pour reconnaître et souligner l’esprit d’abnégation, le travail acharné et le dévouement de mes prédécesseurs.
Au cours des dernières semaines, j’ai personnellement eu l’occasion d’observer les effets de leur action, grâce à la générosité de David Onley qui m’a offert un espace dans le bureau au pupitre qu’avait occupé Pauline McGibbon, premier lieutenant-gouverneur féminin de l’Ontario. Comment, alors, aurais-je pu ne pas être inspirée pour me préparer à mon rôle, étant assise à ce bureau, entourée de l’histoire de la vice-royauté en Ontario et des objets d’art s’y rattachant.
Les efforts de Mme McGibbon, et de Mme Hilary Weston qui lui a succédé, sur la place légitime des femmes et des filles dans la société, et leur reconnaissance de l’importance de l’enrichissement de notre qualité de vie par la culture et les arts sont omniprésents. J’ai beaucoup à apprendre de l’intérêt profond de Hal Jackman pour notre histoire et les événements dont il nous faut impérativement nous souvenir. La capacité exceptionnelle de Lincoln Alexander à établir des liens avec les jeunes et à nous rassembler tous dans la lutte contre le racisme représente pour moi une source d’inspiration, de même que la compréhension profonde de M. Onley de ce qui advient lorsque de gens de toutes compétences ont la possibilité de réaliser leur plein potentiel.
Tout juste la semaine dernière, en compagnie de la comtesse de Wessex, de la première ministre, de Mme Onley et d’un groupe de femmes remarquables à l’occasion d’une visite à la Première Nation de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (KI) du Nord de l’Ontario, j’ai eu le privilège de constater personnellement la consolidation de relations durables avec les peuples autochtones qui ont été encouragées par les initiatives de MM. Bartleman et Onley. Nous avons quitté KI conscientes des importants enjeux auxquels la collectivité doit trouver des solutions. Les anciens nous ont fait entrer dans la sphère de leur savoir, et nous avons appris les espoirs et les aspirations des jeunes autochtones à la croisée de deux mondes. Le processus continu de réconciliation nécessitera que nous fassions collectivement preuve de courage.
J’aimerais aussi reconnaître et saluer la motivation universelle de citoyenneté que nos gouverneurs généraux ont exprimée de façon si éloquente. Nul doute que nous formons une nation « éclairée et bienveillante ».
Soyez assurés que je continuerai d’appuyer les objectifs chers à mes prédécesseurs.
Et, en ce jour de mon entrée en fonctions, j’estime que vous méritez de savoir ce que j’apporte à ce poste, de même que ce qui a façonné mes valeurs et ma vision.
Comme vous pouvez le déduire de cette cérémonie, au cours de laquelle mes neveux Kyle et Cole m’ont accompagnée dans le landau et ma nièce Lauren a chanté si merveilleusement, je place la famille au premier plan.
En 1947, ma mère et mon père ont eu le courage de choisir ce pays pour émigrer de l’Irlande du Nord afin d’élever leurs enfants dans une région rurale de la Saskatchewan. Ils sont maintenant à mes côtés en esprit.
Mes parents accordaient une grande valeur à l’éducation, et nous savions ainsi de manière implicite que la quête constante du savoir et l’ambition traceraient notre voie. Étant une enfant appliquée et disciplinée, la fille d’un enseignant doublé d’un musicien, et l’aînée de huit frères et sœurs, j’ai appris les valeurs de la compassion, de l’honnêteté et du respect.
Je suis également très heureuse d’avoir une famille élargie d’amis, de modèles et de mentors qui se sont déplacés en grand nombre, certains de très loin, pour m’honorer de leur présence aujourd’hui.
Le milieu compte— et je réserve une place toute spéciale aux Prairies dans mon cœur. La Saskatchewan m’a enseigné la valeur de la force de la collectivité et m’a inculqué une conscience sociale, ainsi qu’une solidarité avec les personnes qui vivent des situations difficiles. Ces caractéristiques font partie intégrante de l’âme de cet endroit. Elles ont stimulé des visions aussi vastes que le ciel à perte de vue des Prairies. Puis, comme mon parcours m’a amenée à quitter l’existence protégée d’une petite ville de la Saskatchewan, j’ai pu puiser dans une réserve de force, d’humour, de bon sens et de goût du risque qui a certainement été constituée par la vie dans les Prairies.
Toutefois, à l’instar d’un grand nombre d’Ontariennes et d’Ontariens, bien que je sois née et que j’aie grandi ailleurs, j’ai choisi d’élire domicile dans cette province. J’y ai vécu plus de la moitié de ma vie.
J’ai eu la chance de suivre des voies d’opportunité variées qui me permettent toujours de continuer à apprendre et à évoluer, de saisir des occasions, grâce à une formation qui comprenait les sciences physiques, comportementales et sociales, ainsi que les arts. De l’enseignement à la fonction publique aux échelons provincial, fédéral et international, et dernièrement dans le secteur privé, chaque chapitre de mon histoire a élargi mes horizons et m’a enseigné de précieuses leçons.
Ce n’est toutefois pas le moment, aujourd’hui, de m’étendre sur les détails de ces expériences. Disons simplement qu’il n’existe pas plus noble profession que celle d’agent public. Et je suis très fière d’avoir été du nombre.
En cherchant à susciter la participation active des citoyennes et des citoyens relativement aux questions de politique publique qui ont une incidence sur leur vie, en écoutant les membres de collectivités de toutes tailles au cours de mes déplacements d’un bout à l’autre du Canada et jusque dans le Haut-Arctique, j’ai enrichi mes connaissances sur notre pays. Par ailleurs, mon travail auprès des Nations Unies a certainement influencé et façonné ma vision du monde. Les problèmes préoccupants de notre époque exigent un dialogue approfondi et une réflexion systémique.
J’ai eu le privilège de voir mon propre pays à distance et de me faire rappeler à quel point nous avons de la chance de posséder une richesse de ressources naturelles, et de vivre dans un climat de stabilité relative et dans le respect les uns des autres en tant qu’êtres humains. La générosité d’esprit, la tolérance et l’engagement envers la justice sociale doivent être encouragés.
En règle générale, nous définissons la paix comme l’absence de guerre. Mais nous ne sommes pas en paix si la nourriture vient à manquer; si le logement est inadéquat; si les gens sont malades et ne peuvent obtenir des soins médicaux; s’ils sont démunis et n’ont pas d’espoir de se défaire de l’emprise de la pauvreté. Dans ces conditions, on peut dire que des millions de personnes sur cette planète ne vivent pas dans la paix.
Je suis persuadée que mon parcours personnel m’aidera à servir les Ontariennes et les Ontariens durant mon mandat à titre de lieutenante-gouverneure.
Le Canada atteindra prochainement son 150e anniversaire comme pays. Nous serons sans aucun doute motivés à entreprendre une réflexion sur le rôle central important que cette province a assumé dans la création de la nation. Peut-être pourrions-nous aussi oser penser à la place qu’occupe l’Ontario dans le monde. Que peuvent contribuer les Ontariennes et les Ontariens à cet univers évolutif et interconnecté, et réussir dans ce contexte mondial?
L’Ontario est comblé au chapitre des ressources. C’est l’endroit de toutes les occasions à notre époque.
Des sables de la Pointe-Pelée aux rives de la baie d’Hudson et au-delà, les Ontariennes et les Ontariens jouissent d’un environnement d’une diversité spectaculaire inégalée, riche de vie et de ressources qui ont alimenté de nombreuses générations. Nous sommes également le lieu de résidence de millions de personnes de tous les horizons, originaires des quatre coins du monde, qui vivent et travaillent dans des collectivités dont l’éventail s’étend des petits villages éloignés aux grandes villes. Grâce à l’air pur et à l’abondance d’eau et d’espace pour croître, nos perspectives de soutenir une société épanouie sur les plans culturel et économique font l’envie du monde entier. Nous sommes à la croisée de mouvements migratoires, attirant un optimisme, un engagement et un dévouement qui inspirent chaque génération à innover, à construire sur des bases nouvelles et à enrichir le substrat et la structure de la société ontarienne. L’avenir de l’Ontario, comme son passé d’ailleurs, est fermement ancré dans le monde. Et le monde est présent en Ontario. Vous n’avez qu’à regarder autour de vous. Les gens de toutes les origines que nous avons attirés ici représentent l’une de nos plus grandes forces.
Nous sommes comblés de richesses, mais nous avons aussi des défis. J’attirerai particulièrement votre attention sur trois d’entre eux. Ils ne sont pas isolés; ils sont, en fait, interreliés.
Notre premier défi consiste à assurer une prospérité responsable et inclusive afin de pouvoir offrir à tous des occasions authentiques d’y contribuer. Comment pouvons-nous relier un écosystème d’innovation solide et sain à des institutions de savoir de calibre mondial en vue d’établir fermement et d’alimenter une vitalité et une productivité économique dynamique pour tous? Comment devons-nous nous y prendre pour former une main-d’œuvre talentueuse, diversifiée et hautement qualifiée? Comment faire pour offrir aux gens des possibilités, plus particulièrement aux jeunes, et pour créer des emplois qui se traduisent par un travail digne? Afin d’être en mesure de relever ce défi, nous devons nouer des liens encore plus étroits avec le monde : apprendre à son sujet, y vivre, y faire du commerce, y travailler, et trouver de nouvelles façons de raffermir les relations entre l’Ontario et l’ensemble des pays du globe.
Le deuxième défi, apparenté au premier, concerne la fragilité de notre planète et, par le fait même, notre vulnérabilité commune. Nos citoyennes et nos citoyens savent qu’un environnement sain constitue le fondement de la vie sur la Terre. Quelques-uns des établissements d’enseignement de l’Ontario figurent parmi les meilleurs au monde, et nous sommes du nombre des populations qui possèdent une culture scientifique supérieure. Avons-nous l’imagination et la détermination nécessaires pour fixer des objectifs ambitieux et mobiliser nos talents, nos énergies et nos ressources de l’environnement dans une vision commune de l’avenir?
Nous avons aussi un troisième défi. Sommes-nous capables d’assurer la cohésion sociale dans nos efforts de protection de nos précieuses ressources naturelles et de développement économique? Nous sommes témoins de nombre de conflits dans le monde qui explosent dans la violence entre des collectivités au sein desquelles l’appartenance religieuse, ethnique et nationale diffère. Les Ontariennes et les Ontariens tirent leur énergie et leur motivation du fait que nous nous sommes efforcés de construire une société différente, soit une société qui accueille favorablement la diversité, qui manifeste une curiosité envers les traditions des autres et qui se fonde sur l’équité. Nous ne pouvons toutefois pas nous permettre de faire preuve de complaisance. Étant confrontés à une évolution démographique ainsi qu’à un accroissement des problèmes de pauvreté, d’itinérance et de santé mentale, nous devons traverser ces fossés qui nous séparent, apprendre à mieux nous connaître, à nous considérer mutuellement comme des humains et créer des espaces, tant publics que privés, où nous pourrons travailler et jouer ensemble. Nous devons assurément viser de vivre dans la dignité dans des collectivités justes et durables.
Nous nous trouvons maintenant à un moment captivant de l’Histoire. Les problèmes les plus aigus du monde constituent les défis que l’Ontario place au premier plan. L’Ontario et le monde ne diffèrent qu’en échelle de grandeur : pour réussir chez nous, nous devons apporter notre contribution à l’activité d’envergure mondiale et, pour être en mesure de ce faire, nous devons réussir dans notre propre milieu. L’un est intrinsèquement lié à l’autre.
Je sais qu’il est devenu une tradition pour les nouveaux lieutenants-gouverneurs de faire connaître, au moment de leur investiture, les thèmes auxquels ils accorderont la priorité. Mon approche sera quelque peu différente.
Je veux d’abord écouter. Au cours des premiers mois de mon mandat, je réunirai divers groupes d’Ontariennes et d’Ontariens pour que vous me communiquiez vos idées sur la place de l’Ontario dans le monde, ceci dans le but de mieux comprendre ces relations, et d’être en mesure de mieux saisir ce que nous pouvons contribuer et apprendre de part et d’autre en vue de résoudre les difficultés mondiales et locales qui nous sont communes. Je souhaite créer, au sein du Bureau de la lieutenante-gouverneure, un espace sécuritaire de réflexion et un creuset d’idées. Les thèmes prioritaires ne manqueront pas alors d’émerger.
La création d’un Ontario qui correspond à la vision de tous exigera le déploiement d’un dévouement, d’une créativité et d’une énergie sans précédent. J’invite les Ontariennes et les Ontariens à m’accompagner dans cette extraordinaire aventure stimulante vers notre avenir commun.
Merci. Thank you. Miigwech.
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